Ce numéro de Patrimoines, publié en 2018, est consacré aux patrimoines européens.
Avant-propos de Sophie Seyer
Chaque année, plus de la moitié des stages à l’étranger des élèves conservateurs et restaurateurs ont lieu en Europe. Ce sont autant d’échanges communautaires qui se tissent grâce à ceux qui sont, durant quelques mois, non seulement les ambassadeurs d’une formation, d’un ministère, d’un pays, mais aussi les intermédiaires vis-à-vis de nos partenaires des autres États membres.
Au-delà de ces liens individuels précieux, l’Institut national du patrimoine a souhaité ces dernières années renforcer son engagement européen, notamment en décidant la création d’un poste dédié, destiné à enraciner et développer les échanges et les projets existants.
En 2018, l’établissement s’est naturellement engagé dans l’Année européenne du patrimoine culturel, dont l’objectif est de sensibiliser les citoyens à l’importance sociale et économique du patrimoine culturel et d’en célébrer la richesse et la diversité dans toute l’Europe. Elle a été décidée en 2017, suite aux réflexions préalables de nombreux acteurs du secteur et au rapport Cultural Heritage counts for Europe de 2015, coordonné par l’organisation non gouvernementale Europa nostra. Plusieurs projets concernant les formations initiales et permanentes ont été labellisés par le département des Affaires européennes et internationales de la Direction générale des patrimoines.
Au-delà de l’année européenne, les projets européens de l’Inp reflètent la diversité des intérêts de l’établissement, un fort désir d’ouverture et une volonté de traiter des enjeux de société émergents : de la (re)connaissance de l’art urbain à l’accès à la culture pour tous, en passant par l’utilisation du numérique au service du patrimoine ou les questions de traduction de la terminologie professionnelle dans différentes langues parlées en Europe.
L’Inp s’implique sur des sujets concrets et prend part également à des réflexions sur l’évolution de la formation des professionnels, les compétences et le niveau à acquérir. Ainsi, en 2017, l’établissement a participé au groupe de travail communautaire Voices of Culture, dédié aux compétences et à la formation, dans le cadre d’un processus ouvert de consultation d’experts des différents États membres, en vue d’établir des recommandations pour la Commission européenne. En 2018, il a intégré le bureau du réseau européen des formations à la conservation-restauration ENCoRE, dont les réflexions sur le doctorat ou les conditions d’un enseignement de qualité sont aussi au cœur des préoccupations de l’établissement.
Enfin, un prix européen du patrimoine culturel décerné par la Commission européenne et la fondation Europa nostra a récompensé la pédagogie de formation du département des restaurateurs et a permis à l’Inp d’être associé au premier sommet européen du patrimoine culturel, organisé à Berlin du 20 au 24 juin 2018, en présence de la ministre de la Culture. Ce sommet a été l’occasion de souligner l’importance du patrimoine dans le processus de construction européenne et d’appeler à refonder l’Europe par la culture.
L’Inp fait sien cet appel et compte bien contribuer, dans le cadre de ses missions, à cette refondation.