Honoré Tchatchouang Ngoupeyou, conservateur du patrimoine, a démarré son doctorat sur projet en 2018 (mention « Etudes patrimoniales »). Il a soutenu le 9 juin sa thèse intitulée La question des "objets vivants" et leur conservation dans le contexte des chefferies de l'Ouest du Cameroun.
Son sujet de thèse : Le patrimoine culturel des communautés camerounaises est rassemblé, exposé et ouvert au public au sein des musées de chefferie. C’est ainsi qu’il existe, sur le territoire national, une trentaine de musées, dont une dizaine dans la région de l’Ouest, qui ont la particularité de conserver des collections vivantes issues du patrimoine des communautés locales qui en sont les détentrices. Elles sont sorties régulièrement pour être utilisées à la faveur des cérémonies traditionnelles. Cette mise en scène permanente du patrimoine implique au moins deux groupes d’acteurs de la chaîne patrimoniale locale : d’une part, les communautés locales détentrices et utilisatrices des objets, et d’autre part, les professionnels des musées, gestionnaires et conservateurs de ces objets.
Le statut ambivalent de ces collections amène à s’interroger sur la pertinence des pratiques professionnelles en matière de conservation en vigueur dans ces institutions culturelles dans la mesure où elles ont été calquées sur les modèles normatifs occidentaux. S’il est admis que les façons de percevoir les patrimoines peuvent varier d’une culture à l’autre, il est aussi envisageable que les façons de les gérer et conserver soient plurielles. Comment assurer une conservation optimale des objets dans les musées de chefferie tout en garantissant leur survie au sein des traditions locales ?