Concours des conservateurs du patrimoine 2024

Steven Mutangana Boshya, élève international

Steven Mutangana Boshya est un élève international de l’Institut national du patrimoine, promotion Champollion (2024-2025). Il suit la formation d'application des conservateurs du patrimoine en vue de l'obtention du diplôme international d'études en conservation du patrimoine.

Mutangana Boshya Steven - Photo : INP

Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je suis Mutangana Boshya Steven, mon pays d’origine est le Rwanda.

J’ai occupé le poste de spécialiste du patrimoine au Ministère de la jeunesse et de la culture et au Ministère de l’Unité nationale et de l’engagement civique (2019-2024). J’ai été directeur de la culture au ministère des sports et de la culture (2016-2019) et j’ai travaillé dans le domaine des médias de l’État et pour des projets d’organisations non-gouvernementales internationales (2001-2016) où j’ai occupé différents postes à responsabilités. J’ai notamment été rédacteur en chef de Radio Rwanda (radio nationale du Rwanda, 2011-2013) et responsable éditorial à l’Institut Panos Europe, pour le projet qui couvrait également le Burundi, la République Démocratique du Congo et le Rwanda. 

 J’ai travaillé sur différents dossiers stratégiques du secteur culturel en général et du patrimoine en particulier ; sur les programmes nationaux mais aussi sur la mise en œuvre des conventions de l’UNESCO. Différentes missions de travail et/ou de formations à l’étranger m’ont permis de visiter des sites patrimoniaux dans différents pays comme l’Angola, le Benin, le Burkina Faso, le Burundi, la Chine, le Congo-Brazza, les Etats-Unis d’Amérique, l’Egypte, la France, la République Démocratique du Congo et le Sénégal.

J’ai un diplôme universitaire en sciences des archives (DUSA) délivré par l’Ecole nationale des chartes de Paris, l’Université Senghor d’Alexandrie et l’École de Bibliothécaires, Archivistes et Documentalistes de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (EBAD-UCAD) ; ainsi q’un Master 2 de l’Université Senghor d’Alexandrie, département culture. Mes deux travaux de recherches académiques sur les médias et le patrimoine culturel ont été publiés aux Editions Universitaires Européennes et j’ai écrit deux livres en Kinyarwanda, la langue nationale du Rwanda, sur les mémoires du génocide perpétré contre les Tutsi et la résilience.

Pendant mon temps libre je pratique l’art du dessin et la peinture. Mes œuvres sont exposées dans différentes églises paroissiales catholiques et chapelles privées au Rwanda. 

A présent, je suis élève conservateur international de l’Inp, promotion Champollion (2024-2025), spécialité Monuments Historiques et Inventaire.

Comment avez-vous pris connaissance de l’intégration d’élèves internationaux à la formation des conservateurs de l’Institut national du patrimoine ? Quelles ont été vos motivations pour y candidater ?

J’ai pris connaissance de l’intégration d’élèves internationaux à la formation des conservateurs de l’Institut national du patrimoine grâce à l’information qui a été diffusée par l’Ambassade de France au Rwanda via son site internet en début 2023. L’appel à candidature annonçait un programme de bourses « Patrimoine » lancé à destination d’étudiants africains ou de professionnels du monde du patrimoine, afin qu’ils puissent suivre une formation dans un établissement d’enseignement supérieur français.

Parmi ces établissements français partenaires de ce programme, figurait l’Institut national du patrimoine (Inp), l’École du Louvre, l’École de Chaillot, l’École des chartes et l’Université Paris-Nanterre. Ces établissements proposaient des formations dans les domaines de conservation, restauration ; muséologie, muséographie, sécurité d’un établissement muséal et de ses collections ; histoire de l’art ; inventaire, traitement des archives ; architecture et préservation du patrimoine architectural ; recherche de provenance.

C’est le domaine de l’inventaire qui m’a le plus attiré pour candidater. Je voulais enrichir mes compétences sur les méthodes et techniques et de l’expérience d’un pays développé en matière de conservation et de valorisation du patrimoine pour les mettre à profit dans mon pays le Rwanda.

J’avais réalisé quelques inventaires du patrimoine culturel matériel et immatériel du Rwanda mais je voulais que les futurs inventaires soient réalisés dans les règles de l’art. Et, pour moi, les techniques d’inventaire peuvent servir pour différentes typologies de patrimoine.

Dans l’annonce de l’Inp, j’ai appris qu’à l’issue de la formation et du jury de sortie, les élèves internationaux ayant suivis toute la scolarité recevront le diplôme international d’études en conservation du patrimoine. Et je sais qu’au Rwanda il y a un besoin avéré de personnel qualifié au niveau international en matière de conservation du patrimoine. Cela m’a beaucoup motivé pour candidater. J’en profite pour remercier l’équipe de l’Ambassade de France à Kigali de m’avoir appuyé dans toutes les démarches nécessaires.

Vous suivez les enseignements du département des conservateurs depuis quelques semaines et avez réalisé un stage, des visites d’institutions patrimoniales, rencontré des professionnels d’horizons divers. Que vous apportent ces enseignements et expériences ? Une visite ou une rencontre vous a-t-elle particulièrement marquée ?

C’est sûr. Je suis très content d’être parmi les élèves qui suivent les enseignements du département des conservateurs du patrimoine, depuis le mois de janvier 2024. Chaque cours, chaque jour et chaque enseignant, m’apportent de nouvelles connaissances. Les collègues de la promotion m’ont très bien accueilli. J’apprécie tout ce que nous apprenons dans tous les domaines du patrimoine culturel. Les enseignements m’apportent des éléments utiles pour l’amélioration de politiques, stratégies, lois projets et programmes nationaux pour la conservation et la valorisation du patrimoine matériel et immatériel du Rwanda. 

Le stage que j’ai effectué au ministère de la culture ici à Paris m’a permis d’acquérir de nouvelles compétences sur les politiques culturelles, les modes de gouvernances des biens culturels et les articulations avec différents champs d’application au niveau décentralisé.

Ce qui m’a beaucoup marqué c’est d’abord lorsqu’on m’a annoncé que l’Inp avait prévu un séminaire sur le patrimoine culturel du Rwanda, car cela me fait toujours plaisir de partager les facettes du riche patrimoine du Rwanda. Ce séminaire a eu lieu et j’ai vraiment été satisfait de la participation des collègues, du personnel de l’Inp et des invités. Je souhaite que dans l’avenir il y ait de stages d’élèves conservateurs de l’Inp dans les musées, aux services d’archives, sites historiques et archéologiques du Rwanda.

Lors de la visite aux archives nationales, j’ai été marqué par les archives conservées depuis plusieurs années. J’étais curieux de voir ce que j’avais appris concernant les archives nationales de la France. A la Bibliothèque nationale de France (BnF), les ouvrages disponibles dans ma langue Ikinyarwanda et les documents sur mon pays m’ont marqué. C’était une belle surprise que de trouver une bonne documentation à la BnF sur un sujet de recherche que j’ai amorcé pour mon futur projet.

Les rencontres avec le directeur et le personnel de l’Inp, les experts et les chefs de certains services au Ministère de la Culture, plus particulièrement ma tutrice de stage, ainsi que ceux du Service Patrimoine et Inventaire Région Île-de-France m’ont aussi beaucoup marqué.

Quel bilan tirez-vous de cette expérience ?

Le bilan est très positif. Nous avons un enseignement riche qui renforce ou améliore les connaissances antérieures mais qui apporte ainsi de nouvelles connaissances. Ce qui me donne une ouverture plus large à l’international. Bien que je continue d’apprendre, j’ai déjà des propositions que je soumettrai aux institutions chargées du patrimoine culturel au Rwanda afin d’améliorer les techniques d’inventaire, de conservation, de gestion, d’accès, de diffusion, de valorisation du patrimoine au niveau local, national et international.

Propos recueillis le 8 juillet 2024.

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