Soirée-débat en ligne modérée par Annabelle Ténèze, directrice du musée du Louvre-Lens.
A la suite du plan « France ruralités » présenté à l’été dernier par le Gouvernement, la Ministre de la Culture, Rachida Dati, a appelé à la mobilisation des acteurs culturels autour de la question de la « ruralité ». Le « Printemps de la ruralité », concertation nationale portant sur l’offre culturelle dans les territoires ruraux, est alors lancée en janvier dernier.
Ce concept de « ruralité », apparu à la fin des années 1990 et réactivé périodiquement depuis une bonne dizaine d’années par différents plans d’actions, trouve aujourd’hui une nouvelle actualité. Mais comment le définir au juste? Le monde rural recouvre des réalités hétérogènes, en fonction de la géographie ou de l’histoire qui a façonné ces territoires. Le terme revêt aujourd’hui une acception anthropologique, caractérisant un mode de vie spécifique, voire une dimension politique, largement relayée par les médias. Comment objectiver cette notion ? Selon l’INSEE, les territoires ruraux sont définis par la faible densité de population. Jusqu’en 2020, l’organisme définissait le rural comme l’ensemble des communes n’appartenant pas à une unité urbaine, définie par le regroupement de plus de 2 000 habitants. Depuis 2021, la définition a évolué pour rompre avec cette approche centrée sur la ville. La ruralité désigne désormais l’ensemble des communes peu denses ou très peu denses d’après la grille communale de densité. Ces territoires réunissent l’immense majorité des communes françaises (88 % des communes en 2017) et un tiers de la population, soit 22 millions de personnes.
Le « Printemps de la ruralité » s’appuie sur un postulat : les opportunités culturelles sont plus limitées dans les territoires ruraux que pour le reste de la population, les communes rurales accueillent 16% des équipements culturels à l’échelle nationale selon l’INSEE.
Qu’en est-il de nos musées ? La question de l’accessibilité du plus grand nombre irrigue la réflexion des professionnels de musées depuis longtemps. L’implantation du musée au cœur des territoires est par exemple l’un des piliers de l’écomuséologie, pensée dans les années 1960. Si la question de la répartition des institutions culturelles sur le territoire et de leur accessibilité est toujours un sujet de questionnement, c’est sans doute qu’elle témoigne aussi des tensions qui irriguent aujourd’hui nos sociétés.
Quel rôle les musées ont-ils à jouer pour répondre à un objectif d’équité territoriale et de démocratisation culturelle, et comment peuvent-ils contribuer à « faire société », au plus près de chacun ? Les projets scientifiques élaborés, les actions culturelles menées, dans et hors les murs, les projets itinérants, la mise en réseau des établissements, les partenariats faisant travailler ensemble musées et acteurs associatifs ou structures éducatives, la mise en place de résidences sont autant de pistes de travail pour faire du musée un lieu de vitalisation des liens sociaux qui répond aux grandes missions fixées dans la définition du musée. Dans la période de crises contemporaines que nous traversons, comment réaffirmer cet engagement des professionnels de musée?
Intervenants
La session, modérée par Annabelle Ténèze, directrice du musée du Louvre-Lens, fera intervenir Claire Delfosse, professeur de géographie à l’université Lyon 2, Marie Lecasseur, responsable du service conservation et valorisation du patrimoine du département de la Meuse, Elie Senguelé Ngalang, président d’ICOM Tchad, Laurent Fournier, président du conseil scientifique du musée jardin de Salagon et Selma Toprak-Denis, cheffe du service médiation du centre Pompidou pour le projet MuMO.
Modalités
Session sur plate-forme numérique
Le 6 juin de 18h à 20h30
ID : 828 4164 7999 // Code : 595698
Rencontre simultanément traduite en anglais, espagnol et français avec le soutien du ministère de la Culture